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← articles plus anciens 14 juin 2014 , par catherine vincent marche internationale contre les abattoirs parce que la production de viande implique de tuer les animaux que l’on mange, parce que nombre d’entre eux souffrent de leurs conditions de vie et de mise à mort, parce que la consommation de viande n’est pas une nécessité: pour toutes ces raisons,et pour la troisième année consécutive, une marche pour la fermeture des abattoirs se déroulera à paris, ce samedi 14 juin après-midi, qui devrait partir à 14h de la place de la république. pour les organisateurs de cette manifestation, l’objectif va bien au delà de l’arrêt des abattoirs. selon eux, c’est l’élevage, la pêche et la chasse dans leur ensemble qui doivent être abolis. « viande, lait et oeufs confondus, on estime que chaque année dans le monde, plus de 60 milliards d’animaux terrestres et plus de 1000 milliards de poissons sont tués sans nécessité, soit environ 160 millions d’animaux terrestres et 3 milliards de poissons tués chaque jour , énumère brigitte gothière, porte-parole de l’association l214 , spécialisée dans la défense des animaux d’élevage. la marche pour la fermeture des abattoirs a pour ambition de provoquer le débat, de faire réfléchir à la place que nous accordons aujourd’hui aux animaux et à celle qui pourrait être la leur demain ». le même jour, une marche similaire est prévue à toronto, montréal, sydney, los angeles, cassel (allemagne) et istanbul. paris, 15 juin 2013 n-ième manifestation de défenseurs des animaux, qui verra quelques centaines – au mieux quelques milliers – de militants brandir des photos de bêtes en souffrance? sans doute. mais les temps changent. a mesure que les scientifiques apportent les preuves du caractère sensible et raisonneur des animaux, le malaise de tout un chacun augmente à considérer les conditions de vie déplorables auxquelles les soumet l’élevage industriel. « prendre au sérieux la sensibilité des animaux, c’est aussi reconnaître les torts qui leur sont faits et en tirer les conséquences. c’est faire évoluer notre société, aujourd’hui grande consommatrice de viande, en une société plus juste qui refuse l’exploitation des animaux et leur mise à mort » , précise brigitte gothière. cette réflexion anime un nombre croissant de philosophes et d’intellectuels, qui s’engagent de plus en plus fermement sur la question animale. c’est le cas de la philosophe corine pelluchon, professeure à l’université de franche-comté. « l’amélioration de la condition animale n’est pas seulement un objectif moral. c’est aussi une question politique parce que les animaux sont impliqués dans la plupart des activités débattues au niveau national comme au niveau européen, qu’il s’agisse de l’élevage, de l’agriculture, de l’alimentation, de l’expérimentation ou des loisirs », soulignait-elle dans une récente tribune publiée dans notre journal, en appelant les eurodéputés à dépasser les textes et à s’engager dans des actions concrètes. c’est le cas de l’éditeur et professeur de philosophie patrice rouget, auteur d’un récent pamphlet sur la condition animale, la violence de l’humanisme (calman-lévy, 160 p., 14,50€). entre les humains et les bêtes, affirme-t-il, s’est instaurée une relation purement utilitaire avec le meurtre pour logique, voire le « génocide » d’espèces produites pour être tuées. c’est le cas, toujours, de la polytechnicienne et écrivaine isabelle sorente. son dernier roman a pour titre 180 jours (jc lattès, 450p., 20 €) , soit la durée de vie d’un porc de la naissance à l’abattoir. fondé sur la propre enquête de l’auteure, il dévoile, tout en nouant les fils d’une amitié entre deux hommes que tout semblait séparer, le quotidien surréaliste des animaux – et de ceux qui s’en occupent – dans les systèmes de production industriels. un univers que les éleveurs de porcs ne connaissent que trop bien. lors de leur assemblée générale, qui se tenait mardi 10 juin à paris, les responsables de la filière avaient beau afficher un ton volontariste autour d’une table-ronde intitulée « relance porcine, les clés de la réussite « : l’ambiance n’était pas à la fête. les abattages de porcs ont à peine atteint 23 millions de têtes en 2013, contre 27 millions dans les années 1990. et selon les éleveurs, il sera difficile de revenir à un cheptel de 25 millions de têtes comme le souhaite le gouvernement: trop de défis à relever, à commencer par la difficile « acceptabilité sociétale » des porcheries. catherine vincent publié dans bien-être animal , domestication | marqué avec abattage , l214 | 229 commentaires 09 mai 2014 , par catherine vincent qui veut la peau du lynx? programme de conservation du lynx ibérique trop, c’est trop. après un nouveau mort, le week-end dernier, sur une autoroute d’andalousie, le wwf (fonds mondial pour la nature) a jugé « intolérable » que le nombre de lynx ibériques écrasés sur les routes d’espagne ait été multiplié par trois ces dernières années, jusqu’à devenir « le principal risque pesant sur l’avenir du félin le plus menacé de la planète » . le 29 avril, la puissante association, s’inquiétant de la « saignée » survenue en 2013 (14 spécimens morts sur les routes, avait déjà lancé une pétition en ligne intitulée « plus un lynx écrasé» ( ni un lince mas atropellado ) . dénonçant « la passivité » du ministère espagnol de l’équipement, elle précise que ces morts, concentrées sur quatre points noirs, pourraient être évitées « grâce à des mesures simples, comme la réparation ou l’amélioration des clôtures en bord de route, l’installation de panneaux, ou en débroussaillant le bas-côté ». programme de conservation du lynx ibérique estimés à 100 000 au début du xxe siècle, les effectifs de lynx pardinus sont tombés à 320 spécimens dans le sud-ouest de la péninsule ibérique. autant dire dans le monde, puisque l’espèce, classée « en danger critique d’extinction » par l’uicn (union nationale pour la conservation de la nature), ne vit nulle part ailleurs. le lynx ibérique ne doit en effet pas être confondu avec notre félin aux oreilles pointues lynx lynx , dont les populations restent relativement stables de l’europe du nord à la russie. une espèce moins menacée que sa cousine ibérique, mais pas bien faraude tout de même. du moins à l’est de la france, où elle a été réintroduite depuis 1983. protégé par la convention de berne et par la réglementation française, le lynx est victime, comme le loup, de sa réputation de grand prédateur. actuellement, c’est dans le jura que vit la quasi totalité de la population française. soit une quarantaine d’individus : pas de quoi mettre le pays à feu et à sang. ainsi que le détaille l’association ferus, qui milite pour la conservation de l’ours, du loup et du lynx en france, la dépouille d’une femelle adulte âgée de trois ans, tuée d’une balle qui lui a traversé le thorax, a ainsi été retrouvée le 27 janvier par un promeneur, en contrebas d’une falaise à granges-de-ladoye. paradoxe: « si le lynx a pratiquement disparu à nouveau des vosges dans une surprenante discrétion, si les chasseurs ne cachent pas leur volonté de « gérer » le lynx et si l’administration française est très « timide » avec cet animal, force est de constater que les français, surtout ceux des massifs où le lynx est revenu, sont très attachés à cet animal » , soutient pierre athanaze. président de l’aspas (association pour la protection des animaux sauvages), ce notoire militant anti-chasse vient de publier qui veut la peau du lynx ? (editions libre&solidaire, 288p., 19,90€). rappelant comment l’espèce, réintroduite dans les vosges, est également revenue naturellement depuis la suisse dans le jura, puis dans les alpes, il y relate comment ces retours se sont heurtés « aux lobbys des chasseurs et des éleveurs, qui le pourchassent sous des prétextes fallacieux », et la manière dont les associations de protection de la nature luttent pour que ce félin soit « protégé et admis ». son discours est optimiste, pour ne pas dire volontariste. estimant que « le